École Nationale Supérieure d’AudioVisuel - Université Toulouse Jean Jaurès

2007 - Musique de film ?

Colloque de Sorèze

mardi 13 décembre 2016, par ARBUS Pierre

Les 7, 8 et 9 février 2007

Le champ de la musique au cinéma reste un domaine de recherche encore peu exploré aujourd’hui, quoiqu’il donne lieu périodiquement à un tour de la question où se retrouvent, inlassablement, les mêmes problématiques, et d’où, malheureusement, sont absents le plus souvent les créateurs eux-mêmes, dans leur diversité et la richesse de leurs expérimentations.

Est-il envisageable de penser et de formaliser aujourd’hui une théorie de la musique au cinéma, compte tenu de la pluralité de ses mises en œuvre, lesquelles émanent le plus souvent d’affinités respectueuses ou de délégations confiantes (les relations de François Truffaut avec ses compositeurs sont, à ce titre, relativement emblématiques) qui finissent, malheureusement, par isoler les uns et les autres dans leur discipline respective (les musiciens et les gens d’images ne se connaissent et ne se fréquentent somme toute qu’assez peu !).

Il ne serait pas inutile de brosser avant tout une petite histoire du cinéma à travers les propositions musicales qui, tout autant que les contextes sociaux, politiques, culturels, économiques, idéologiques, permettent de distinguer des périodes et des évolutions : formations instrumentales, couleurs sonores, démarches compositionnelles (rythmiques, harmoniques, timbrales) et structures, références et influences (du leitmotiv wagnérien au lyrisme mahlérien, du néo classicisme français aux choix culturels de musiques préexistantes, de l’orchestre symphonique aux petites formations de type duo, trio, quatuor, orchestre de chambre, ou instrument seul…), et rapports avec l’histoire et l’évolution de la musique au XXème siècle.

Les recherches musicales et sonores contemporaines ont-elles une résonnance dans le domaine de la musique de film ? Comment favoriser, à ce propos, des démarches plus attentives de la part des créateurs de tous bords, sachant qu’une structure de type IRCAM reste toujours à inventer dans le domaine de la création audiovisuelle. Ce qu’il faut proposer au-delà d’une simple interdisciplinarité, c’est peut-être un véritable décloisonnement pour favoriser entre gens d’images et musiciens, entre réalisateurs et compositeurs, des relations constructives et des échanges participatifs fructueux.

On s’intéressera donc à ce dialogue si singulier entre le musicien et le réalisateur, tout en essayant de caractériser les postures créatrices des uns et des autres devant aboutir à la partition définitive du film. Toute proposition faisant état d’une expérience en ce domaine, quelle qu’en soit la teneur, sera naturellement la bienvenue.

Bien entendu, on ne saurait, dans un tel débat, tenir à l’écart la problématique des utilisations de la musique au cinéma et de ses rapports avec l’image. Pour autant, nous souhaiterions que cette question soit abordée dans le cadre précis d’analyses particulières et emblématiques, et de manière relativement approfondie, exemples à l’appui, afin de dégager avec le maximum de pertinence la singularité d’une pratique qui revisiterait, le cas échéant, les topoï du genre, tout en dépassant les raccourcis d’une synthèse qui n’est, désormais, plus à faire en ce domaine.

Outre des expériences heureuses et valorisantes, on pourra s’attacher aussi à la question des stratégies de l’outrance, ou du trop plein musical (cinéma hollywoodien, blockbusters, films documentaires à vocation « grand public »), comme une forme de rhétorique dont on étudiera les aspects et les enjeux.

Enfin, nous croyons qu’une place relativement importante doit être faite à des approches disons plus ethnographiques de la musique de film. Des partitions caractéristiques d’une culture musicale, jouent en effet un rôle non négligeable dans l’affirmation identitaire – voire clanique – d’une œuvre cinématographique. On peut penser à des couples de musiciens – réalisateurs (Eisenstein / Prokofiev, Iglesias / Almodovar, Takemitsu / Kurosawa, Artemyev / Tarkovski, Kusturica / Bregovic), mais d’autres approches sont possibles, avec les cinémas scandinaves, les cinémas latino-américains, les cinémas chinois et honk-kongais, les cinémas africains, indiens, ou bien encore, certaines formes de cinéma communautaires.
Le Colloque accueillera les chercheurs, docteurs, maîtres de conférences, professeurs, doctorants en fin de thèse, mais aussi des créateurs musiciens, interprètes, réalisateurs, intervenants professionnels dans le domaine de la musique au cinéma (mixeurs, monteurs son, ingénieurs du son) désireux de faire part de leur expérience et de leur réflexion.

COMITÉ SCIENTIFIQUE

  • Gérard Leblanc, Professeur à l’Ecole Louis Lumière (Paris)
  • Guy Chapouillié, Professeur (Université Toulouse II-Le Mirail)
  • Pierre Molinier, Professeur (Université de Toulouse II-Le Mirail)
  • Thierry Millet Maître de Conférences (Université d’Aix Marseille)
  • Gilles Methel, Professeur, (Université de Toulouse II-Le Mirail)
  • Philippe Ragel, Maître de Conférences (Université de Toulouse II-Le Mirail)
  • Gilles Mouellic, Professeur (Université de Rennes).

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