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Le site du Taur : un édifice cathare qui traverse les siècles

De la tour des Maurand au collège de Périgord (1)

vendredi 14 janvier 2011

XIIème siècle

« Les auteurs, témoins de la mission de 1178, insistent sur le fait que les tours de Pierre Maurand devaient être rasées, et elles le furent certainement. Les vestiges de l’actuelle « Tour des Maurand » [actuelle salle d’exposition et de lecture de l’ESAV] posent problème : ce palais présente des caractères architecturaux, en particulier la distribution des ouvertures du premier étage, les salles voûtées des étages de la tour d’angle, qui ne s’accordent guère avec la datation traditionnelle du troisième, voire deuxième quart du XIIème siècle. Visiblement plus tardif, l’édifice dut être construit aux environs de 1200. En 1215 et 1216, Simon de Montfort, maître de Toulouse, ordonna de démanteler les maisons fortes de la ville. La tour, découronnée alors jusqu’au deuxième étage, fut par la suite rehaussée. » (2)

XIVème siècle

« Le 18 Septembre 1363, Adhémar Maurand aliéna la demeure familiale en faveur de Talleyrand de Périgord, cardinal-évêque d’Albano, qui avait formé le projet de créer à Toulouse une maison destinée à accueillir vingt étudiants pauvres. Le Collège de Périgord, progressivement établi au cours des années 1363-1375 dans les deux ailes du palais Maurand [actuel ESAV] et dans les immeubles adjacents, fonctionna jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. » (3)

XVIème siècle

« Conservée intacte après la transformation en collège, la tour « des Maurand » sert de repère aux Toulousains et même de bastion aux protestants lors des sanglantes journées de mai 1562 (ils installent deux canons au sommet pour bombarder Saint-Sernin). Elle sera malheureusement tronquée de deux étages pour la mettre au niveau des bâtiments voisins à la fin du 18e siècle. Les fenêtres actuelles ont été percées au 19e siècle. » (4)

Le Collège de Périgord

« L’histoire du Collège de Périgord à Toulouse est bien connue. En dehors de la consciencieuse étude de L. Saint-Charles, nous disposons grâce à Philippe Wolff de huit travaux universitaires menés sur le sujet dans les années 1950-1960 ; ceux-ci ont beaucoup apporté à la connaissance de l’édifice et de son fonctionnement à la fin du Moyen Âge (2). C’est dans ce cadre que Maurice Meusnier a étudié la fondation et la construction du collège ; il s’est appuyé sur de nombreux documents, en particulier sur les comptes de travaux tenus par Pierre du Four, qui retracent les étapes du chantier de 1365 à 1371 (3). En 2002, les vestiges du bâtiment, qui n’avaient jamais été étudiés pour eux-mêmes, ont été compris dans les travaux réalisés en vue de l’installation de l’École supérieure d’Audio-Visuel (ESAV). Quelques murs débarrassés de leurs enduits furent alors observés, puis relevés ; les nouvelles informations archéologiques fournirent l’occasion de reprendre le dossier et de relire les comptes de travaux de Pierre du Four. Une seule aile, sur les quatre que comptait le bâtiment médiéval, subsiste aujourd’hui du fait des démolitions entraînées au XIXe siècle par l’aménagement du Grand Séminaire : il était également nécessaire de réexaminer les plans et descriptions du XVIIIe siècle. La redécouverte de l’ancien collège de Périgord se révèle riche en informations, d’ordre historique d’une part, d’autre part concernant l’évolution du chantier : de la destruction des édifices occupant le moulon à la construction des bâtiments du collège ».

Sources
 (1) Anne-Laure Napoleone, « De la tour Maurand au collège de Périgord » paru dans les Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, t. LXV, 2005 (En collaboration avec Patrice Cabau)
 (2) Propos de Patrice Cabau. Entretien réalisé en octobre 2007 par Charles Peytavie. Paru dans Histoire du Catharisme, n.5, dossier « L’Affaire Pierre Maurand : quand Toulouse était mère de l’hérésie », 2007, p.20.
 (3) Ibid.
 (4) Jean de St Blanquat, « Les Maurand et leur tour », paru dans le numéro Hors série « Petites histoires de Toulouse » de Capitole Infos, p.59

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